Concours Commun – Bibliographie sur l’alimentation et la peur

14 janvier 2023 | _Populaire, À lire / à visionner / à écouter

« La peur » et « L’alimentation » sont les deux thèmes à travailler cette année pour réussir l’épreuve de Questions contemporaines du concours commun. Dans la continuité de nos articles précédentes, voici une nouvelle série de références pour compléter votre bibliographie. 

Vous pouvez déjà retrouver sur le site du Réseau Scpo — formé par les IEP d’Aix-en-provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse — la bibliographie officielle ; il convient de consulter en premier lieu les références proposées dans celle-ci. 

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages sur le thème de l’alimentation

 

📖 Le Histoire des agricultures du monde, Du néolithique à la crise contemporaine de Marcel MAZOYER et Laurence Roudart

« Pourquoi l’homme est-il devenu agriculteur ? Quelles formes d’agricultures a-t-il développées à travers le monde ? À quels sommets inouïs de productivité quelques millions d’agriculteurs motorisés, mécanisés et spécialisés sont-ils parvenus à la fin du XXe siècle ?

En retraçant la prodigieuse épopée qui va des premières domestications de plantes et d’animaux aux agricultures différenciées d’aujourd’hui, ce livre montre que la crise actuelle de l’économie mondiale s’enracine dans la mise en concurrence inconsidérée des héritages agraires des différentes régions du monde. Les auteurs proposent une stratégie mondiale capable de développer l’économie paysanne pauvre et de relancer l’économie. »

 

 

📖 Riz et civilisation de Pierre GOUROU

« Manger se dit « manger le riz » en vietnamien, japonais, santali, laotien ou siamois. Plus de quinze cents millions d’hommes doivent au riz leur pitance quotidienne. Du Haut-Laos à Madagascar, de la Basse Casamance à la Chine ou au Japon, la riziculture inondée impose, à l’encontre des autres agricultures céréalières, des paysages visiblement voulus par l’homme.
D’aucuns ont parlé de « civilisation du riz », attribuant au riz et aux contraintes de l’irrigation l’efflorescence de l’esprit d’association, du respect des obligations communes, et, -pourquoi pas -, de pouvoirs centralisateurs aptes à encadrer des multitudes sur de vastes étendues.
Mais, rappelle Pierre Gourou avec l’érudition qui est la sienne, de hautes civilisations asiatiques sont nées hors des rizicultures et des peuples aux encadrements sans ambition impériale ont su cultiver de bonnes rizières. La riziculture inondée est une des techniques qui forment une civilisation – elle n’est pas à soi seule une civilisation. Pierre Gourou révèle combien cette technique identique se conjugue selon les civilisations sur le mode de la diversité : diversité des densités humaines, modifications des pratiques culturales, foisonnements des croyances, des rites et des interdits.
De ce merveilleux voyage pour l’essentiel dans l’Asie des moussons auquel nous convie la plume belle et sûre de Pierre Gourou, le lecteur revient ébloui par l’extraordinaire richesse des civilisations rizicoles. Mais il est également ramené à plus de modestie : animé du même souci que Pierre Gourou, – qui sait le lui faire partager -, de voir et de comprendre les paysages à partir des techniques de production et d’encadrement des peuples qui les firent, le lecteur découvre que le monde n’est pas un système dont il peut prétendre avoir la clé, mais un foisonnement de questions toujours renouvelées. 
»

 

📖 Transition agricole et alimentaire, La revanche des territoires de Henri ROUILLÉ D’ORFEUIL

« Notre système alimentaire, aujourd’hui largement mondialisé, couvre un vaste domaine qui va de l’amont de la production agricole à l’aval de la consommation alimentaire, et qui mobilise 50 % du travail humain, consomme 75 % des eaux douces de la planète et émet 25 % des gaz à effet de serre. Autant dire que les enjeux sociaux et environnementaux induits sont immenses.

Henri Rouillé d’Orfeuil tente ici de définir ce que la transition agricole et alimentaire recouvre, en quoi il est indispensable de la mettre en œuvre et comment le faire. Il nous rappelle le développement historique du modèle agro-industriel dont les performances économiques sont aussi devenues le moteur de la paupérisation et de l’exclusion d’une grande partie de l’humanité et de la destruction d’une part grandissante des ressources naturelles et minières.

L’alternative à l’agro-industrie pourrait bien venir d’un rebond du développement des territoires, ignorés par une mondialisation qui les a effacés, alors que l’aspiration grandissante à une prise en compte des performances sociales, environnementales et culturelles de la production des aliments, qui sont ignorées par les marchés, pourrait bien sonner la revanche des biens publics. »

📖 Nourrir l’Europe en temps de crise de Pablo SERVIGNE

« En se basant sur les études scientifiques les plus pointues, Pablo Servigne propose une synthèse sans précédent et sans concession de la toxicité et surtout de la vulnérabilité de notre système alimentaire industriel. De la production à la transformation, de la distribution à la gestion des déchets, celui-ci est entièrement dépendant du pétrole, et donc inévitablement voué à disparaître avec la fin des énergies fossiles.
À quoi pourraient alors ressembler les systèmes alimentaires de demain ? En présentant quelques alternatives qui ont prouvé qu’elles n’étaient ni farfelues ni anecdotiques – de la permaculture à l’agriculture urbaine en passant par l’agroécologie ou le retour à la traction animale –, Pablo Servigne démontre, avec rigueur et conviction, que nous sommes à l’aube d’un changement radical et inévitable dans nos manières de faire et de penser. »

 

 

📖 La douceur et le pouvoir, la place du sucre dans l’histoire moderne de Sidney W. Mintz

« Produit exotique et rare originaire d’Inde, le sucre, issu de la culture de la canne, va connaître une expansion extraordinaire à partir du XVIe siècle dans la foulée des Grandes Découvertes. Réservé aux élites à l’origine et marqueur par excellence de la distinction sociale, le sucre devient en quelques siècles un bien de consommation de masse, un produit de première nécessité, un « opium du peuple ». Faisant fi de toutes les conventions du genre, ce livre, fruit d’une enquête foisonnante et minutieuse, propose d’abord une thèse stimulante : le sucre est un acteur majeur autant qu’un révélateur de l’histoire du capitalisme mondial et des rapports de force qui s’y jouent. Sidney Mintz, spécialiste des Caraïbes, s’est transformé en historien pour montrer comment la consommation du sucre, substance issue d’un modèle de production particulier – le système de plantations -, a changé la face du monde industriel, à commencer par celle des ouvriers anglais à partir du milieu du XIXe siècle. Près de trente ans après sa parution originale, l’ouvrage est considéré comme un classique de l’anthropologie et de l’histoire économique, ouvrant la voie aux food studies et à l’histoire globale. Devenu introuvable en langue française, il est disponible pour la première fois en édition de poche, dans une traduction revue et actualisée, agrémenté d’une préface inédite de l’auteur. »

 

📖 Le champignon de la fin du monde de David Anne LOWENHAUPT TSING

« Ce n’est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu’il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l’erreur serait de croire que l’on se contente d’y survivre.
Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu’Anna Tsing a choisi d’explorer en suivant l’odyssée étonnante d’un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
Suivre les matsutakes, c’est s’intéresser aux cueilleurs de l’Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la « précarité » n’est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
Suivre les matsutakes, c’est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s’est inventé comme mode d’exploitation et dont il ravage aujourd’hui la planète.
Suivre les matsutakes, c’est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant.
 »

 

📖 Atlas de l’alimentation de Gilles FUMEY et Pierre RAFFARD

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai d’où tu es ». Tel un mantra, cette formulation maintes fois reprise et déformée rappelle que « nous sommes ce que nous mangeons » selon le mot d’Hippocrate. Mais savons-nous réellement ce que nous mangeons, et d’où vient ce qui est dans notre assiette ? Pourquoi la tomate est-elle si présente dans la cuisine italienne ? Pourquoi le piment est-il omniprésent en Asie alors qu’il est originaire d’Amérique ? Et quel sera l’avenir de nos nourritures fermentées ? Ou des produits issus de l’agriculture biologique ? Dans 30 ans, boira-t-on plus de vin, de bière ou de soda ?Voici la fabuleuse histoire des aliments, cuisines et saveurs du monde. De la domestication du maïs vers – 4 000 aux biotechnologies alimentaires du xxie siècle, de l’introduction du chocolat en Espagne lors des Grandes Découvertes aux récentes ouvertures des restaurants japonais un peu partout en Europe, des premiers caféiers originaires d’Éthiopie au xiiie siècle avant notre ère au macha japonais, des pitas grecques aux samoussas indiens, l’histoire des pratiques culinaires se fond dans celle des cultures, des échanges, des climats. Sans oublier les différents codes et manières de manger d’une extrémité à l’autre du monde. Qu’on le répète : se nourrir n’est pas qu’un impératif biologique, c’est aussi un acte hautement culturel.
Un atlas à dévorer ! 
»

 

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages à la croisée des deux thèmes 

📖 Grossophobie de Solennel Carof 

« Depuis des années, les associations et les militantes ont révélé l’ampleur des discriminations et des stigmatisations que vivent les personnes très corpulentes. Malgré ces mobilisations, les réseaux sociaux demeurent saturés d' »humour » grossophobe et la tyrannie de la minceur continue de sévir, générant de graves problèmes de santé et de nombreuses souffrances. Les études chiffrées sur la grossophobie montrent également qu’au-delà d’un certain poids les discriminations se systématisent.
Elles ont lieu au travail, chez le médecin, dans l’intimité, sur les applications de rencontre ou au sein de la famille. Au fil de son enquête, Solenne Carof dévoile les enjeux de pouvoir qui traversent la question de la corpulence. Elle signe une étude décisive pour s’armer contre une violence qui devrait être condamnée, tant socialement que juridiquement. 
»

 

📖 Histoire des peurs alimentaires de Madeleine FERRIÈRES

« Au-delà de la peur de manquer, de la famine, angoisse prégnante en Occident jusqu’à une période encore récente, il y a la crainte de manger du corrompu, du malsain, de l’immonde. En même temps que l’Occident a cherché à réduire la pénurie, il a progressivement mis sous surveillance l’ensemble de la chaîne alimentaire. Notre comportement contemporain vis-à-vis de la nourriture a onc une longue histoire que Madeleine Ferrières s’attache à reconstituer et à analyser.

Des règlements médiévaux de boucherie aux perspectives géniales de Giovanni Lancisi, médecin de la cour pontificale au début du XVIIIe siècle ; du conflit entre symbolique faste ou néfaste des aliments et médecine et hygiénisme, mais aussi, plus tard, avec la chimie et les sciences vétérinaires, à la peur des poissons, levures, plantes ou légumes importés d’autres horizons ; de la suspicion à l’endroit du cuivre ou des conserves à la mise en cause de l’air vicié des villes, l’Occident invente, avec précaution et prévention, un ordre alimentaire illustré de manière éloquente au début du XXe siècle par le Pure Food and Drug Act américain. Mais cette invention n’est pas allée sans une autre : celle du consommateur. Rassasié, revendiquant une « bonne bouffe », prudent, voire savant ou se croyant tel, il appartient à l’utopie de l’abondance et de la sécurité. »

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages sur le thème de la peur

📖 Le principe de précaution de François EWALD, Nicolas DE SADELEER, Christian GOLLIER

« Pratiquement inconnu jusqu’au milieu des années 90, le « principe de précaution » est devenu, avec l’affaire de la vache folle, une expression populaire. On le brandit désormais comme le talisman dont la seule invocation devrait protéger les citoyens contre tous les risques qui les menacent, et l’on invoque son application dans les domaines les plus hétérogènes (climat, couche d’ozone, OGM, santé, jusqu’aux conditions d’utilisation des armes sur les champs de bataille), au point que ce principe, apparu dans les années 70, devient synonyme de politique de sécurité. Il n’y aura bientôt plus personne qui ne se croira obligé d’agir par précaution.

Cet ouvrage se propose de clarifier ce principe en réunissant trois expertises, économique, juridique et philosophique. »

 

📖 La France a peur, Une histoire sociale de l’« insécurité » de de Laurent BONELLI

« « Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l’« insécurité » semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.

D’où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l’émergence de l’« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l’État social. C’est à partir de l’ensemble de ses dimensions qu’il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l’interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu’aux mutations profondes intervenues dans l’organisation et les missions de la police, de la justice et de l’école. 

Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d’« ordre dans la rue », c’est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d’un changement d’époque. »

 

📖 La peur du peuple de Francis DUPUIS-DÉRI

« Zapatistes, altermondialistes, Indignés, Occupy, Printemps érable et Nuit debout. Alors que ces mouvements populaires sont présentés par certains comme l’incarnation de l’idéal de la démocratie directe, d’autres n’y voient que des mobilisations certes sympathiques mais insignifiantes, quand ils ne tentent pas de les discréditer en les associant à la violence.

S’appuyant sur une très bonne connaissance de ces expériences politiques ainsi que de l’histoire des pratiques démocratiques, y compris hors de l’Occident, Francis Dupuis-Déri propose une réflexion inspirée et critique. Il présente de manière dynamique la lutte entre l’agoraphobie et l’agoraphilie politiques, soit la haine et l’amour de la démocratie directe, dévoilant les arguments et les manœuvres des deux camps. Il discute aussi du rapport délicat entre le peuple assemblé à l’agora pour délibérer (le dêmos) et celui qui descend dans la rue pour manifester, voire pour s’insurger (la plèbe). Cet ouvrage à la fois original et provocateur est d’autant plus stimulant qu’il se situe à la croisée des chemins entre la philosophie politique, l’anthropologie et la sociologie. »

 

📖 La peur de barbares de Tzvetan TODOROV

 

« Dans une réflexion qui nous fait traverser des siècles d’histoire européenne, tzvetan todorov éclaire les notions de barbarie et de civilisation, de culture et d’identité collective, pour interpréter les conflits qui opposent aujourd’hui les pays occidentaux et le reste du monde. une magistrale leçon d’histoire et de politique, et une véritable « boîte à outils » pour décrypter les enjeux de notre temps. »

 

 

 

📖 La Grande peur de 1789 de Georges LEFEBVRE

« La grande peur de 1789 est un événement étonnant. En réaction aux incertitudes de la Révolution, d’un bout à l’autre du royaume, se répand l’idée que des aristocrates arment des brigands pour ravager les récoltes et massacrer le peuple.
Aux contemporains déconcertés, elle apparut comme un mystère. Ceux qui voulurent, à toutes forces, en improviser une explication l’attribuèrent à un complot qu’ils rapportèrent, suivant leurs opinions, à l’aristocratie ou aux révolutionnaires.
Œuvre majeure de Georges Lefebvre (1874-1959), cet ouvrage se situe à la croisée de l’histoire sociale et de l’histoire des mentalités. Il constitue une étude inégalée sur le rôle et la signification des foules dans la Révolution française et dans l’Histoire. 
»

 

 

 

📖 Discours de la servitude volontaire de Etienne DE LA BOÉTIE 

 

« Publié en 1576, Le Discours de la servitude volontaire est l’oeuvre d’un jeune auteur de dix-huit ans. Ce texte (ô combien actuel !) analyse les rapports maître-esclave qui régissent le monde et reposent sur la peur, la complaisance, la flagornerie et l’humiliation de soi-même. Leçon politique mais aussi leçon éthique et morale, La Boétie nous invite à la révolte contre toute oppression, toute exploitation, toute corruption, bref contre l’armature même du pouvoir.»

 

 

 


 

Cet article a été écrit avec la collaboration de Louis ROSSIGNOL, Professeur Agrégé de Sciences Économiques et Sociales, diplômé de Sciences Po Lille et coordinateur éditorial des Questions contemporaines pour  Tremplin IEP et par Wendy FEUGNET-MARC, créatrice de contenu pédagogique et étudiante en master Dispositifs numériques éducatifs. 

 

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14 janvier 2023 | _Populaire, À lire / à visionner / à écouter

« La peur » et « L’alimentation » sont les deux thèmes à travailler cette année pour réussir l’épreuve de Questions contemporaines du concours commun. Dans la continuité de nos articles précédentes, voici une nouvelle série de références pour compléter votre bibliographie. 

Vous pouvez déjà retrouver sur le site du Réseau Scpo — formé par les IEP d’Aix-en-provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse — la bibliographie officielle ; il convient de consulter en premier lieu les références proposées dans celle-ci. 

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages sur le thème de l’alimentation

 

📖 Le Histoire des agricultures du monde, Du néolithique à la crise contemporaine de Marcel MAZOYER et Laurence Roudart

« Pourquoi l’homme est-il devenu agriculteur ? Quelles formes d’agricultures a-t-il développées à travers le monde ? À quels sommets inouïs de productivité quelques millions d’agriculteurs motorisés, mécanisés et spécialisés sont-ils parvenus à la fin du XXe siècle ?

En retraçant la prodigieuse épopée qui va des premières domestications de plantes et d’animaux aux agricultures différenciées d’aujourd’hui, ce livre montre que la crise actuelle de l’économie mondiale s’enracine dans la mise en concurrence inconsidérée des héritages agraires des différentes régions du monde. Les auteurs proposent une stratégie mondiale capable de développer l’économie paysanne pauvre et de relancer l’économie. »

 

 

📖 Riz et civilisation de Pierre GOUROU

« Manger se dit « manger le riz » en vietnamien, japonais, santali, laotien ou siamois. Plus de quinze cents millions d’hommes doivent au riz leur pitance quotidienne. Du Haut-Laos à Madagascar, de la Basse Casamance à la Chine ou au Japon, la riziculture inondée impose, à l’encontre des autres agricultures céréalières, des paysages visiblement voulus par l’homme.
D’aucuns ont parlé de « civilisation du riz », attribuant au riz et aux contraintes de l’irrigation l’efflorescence de l’esprit d’association, du respect des obligations communes, et, -pourquoi pas -, de pouvoirs centralisateurs aptes à encadrer des multitudes sur de vastes étendues.
Mais, rappelle Pierre Gourou avec l’érudition qui est la sienne, de hautes civilisations asiatiques sont nées hors des rizicultures et des peuples aux encadrements sans ambition impériale ont su cultiver de bonnes rizières. La riziculture inondée est une des techniques qui forment une civilisation – elle n’est pas à soi seule une civilisation. Pierre Gourou révèle combien cette technique identique se conjugue selon les civilisations sur le mode de la diversité : diversité des densités humaines, modifications des pratiques culturales, foisonnements des croyances, des rites et des interdits.
De ce merveilleux voyage pour l’essentiel dans l’Asie des moussons auquel nous convie la plume belle et sûre de Pierre Gourou, le lecteur revient ébloui par l’extraordinaire richesse des civilisations rizicoles. Mais il est également ramené à plus de modestie : animé du même souci que Pierre Gourou, – qui sait le lui faire partager -, de voir et de comprendre les paysages à partir des techniques de production et d’encadrement des peuples qui les firent, le lecteur découvre que le monde n’est pas un système dont il peut prétendre avoir la clé, mais un foisonnement de questions toujours renouvelées. 
»

 

📖 Transition agricole et alimentaire, La revanche des territoires de Henri ROUILLÉ D’ORFEUIL

« Notre système alimentaire, aujourd’hui largement mondialisé, couvre un vaste domaine qui va de l’amont de la production agricole à l’aval de la consommation alimentaire, et qui mobilise 50 % du travail humain, consomme 75 % des eaux douces de la planète et émet 25 % des gaz à effet de serre. Autant dire que les enjeux sociaux et environnementaux induits sont immenses.

Henri Rouillé d’Orfeuil tente ici de définir ce que la transition agricole et alimentaire recouvre, en quoi il est indispensable de la mettre en œuvre et comment le faire. Il nous rappelle le développement historique du modèle agro-industriel dont les performances économiques sont aussi devenues le moteur de la paupérisation et de l’exclusion d’une grande partie de l’humanité et de la destruction d’une part grandissante des ressources naturelles et minières.

L’alternative à l’agro-industrie pourrait bien venir d’un rebond du développement des territoires, ignorés par une mondialisation qui les a effacés, alors que l’aspiration grandissante à une prise en compte des performances sociales, environnementales et culturelles de la production des aliments, qui sont ignorées par les marchés, pourrait bien sonner la revanche des biens publics. »

📖 Nourrir l’Europe en temps de crise de Pablo SERVIGNE

« En se basant sur les études scientifiques les plus pointues, Pablo Servigne propose une synthèse sans précédent et sans concession de la toxicité et surtout de la vulnérabilité de notre système alimentaire industriel. De la production à la transformation, de la distribution à la gestion des déchets, celui-ci est entièrement dépendant du pétrole, et donc inévitablement voué à disparaître avec la fin des énergies fossiles.
À quoi pourraient alors ressembler les systèmes alimentaires de demain ? En présentant quelques alternatives qui ont prouvé qu’elles n’étaient ni farfelues ni anecdotiques – de la permaculture à l’agriculture urbaine en passant par l’agroécologie ou le retour à la traction animale –, Pablo Servigne démontre, avec rigueur et conviction, que nous sommes à l’aube d’un changement radical et inévitable dans nos manières de faire et de penser. »

 

 

📖 La douceur et le pouvoir, la place du sucre dans l’histoire moderne de Sidney W. Mintz

« Produit exotique et rare originaire d’Inde, le sucre, issu de la culture de la canne, va connaître une expansion extraordinaire à partir du XVIe siècle dans la foulée des Grandes Découvertes. Réservé aux élites à l’origine et marqueur par excellence de la distinction sociale, le sucre devient en quelques siècles un bien de consommation de masse, un produit de première nécessité, un « opium du peuple ». Faisant fi de toutes les conventions du genre, ce livre, fruit d’une enquête foisonnante et minutieuse, propose d’abord une thèse stimulante : le sucre est un acteur majeur autant qu’un révélateur de l’histoire du capitalisme mondial et des rapports de force qui s’y jouent. Sidney Mintz, spécialiste des Caraïbes, s’est transformé en historien pour montrer comment la consommation du sucre, substance issue d’un modèle de production particulier – le système de plantations -, a changé la face du monde industriel, à commencer par celle des ouvriers anglais à partir du milieu du XIXe siècle. Près de trente ans après sa parution originale, l’ouvrage est considéré comme un classique de l’anthropologie et de l’histoire économique, ouvrant la voie aux food studies et à l’histoire globale. Devenu introuvable en langue française, il est disponible pour la première fois en édition de poche, dans une traduction revue et actualisée, agrémenté d’une préface inédite de l’auteur. »

 

📖 Le champignon de la fin du monde de David Anne LOWENHAUPT TSING

« Ce n’est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu’il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l’erreur serait de croire que l’on se contente d’y survivre.
Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu’Anna Tsing a choisi d’explorer en suivant l’odyssée étonnante d’un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
Suivre les matsutakes, c’est s’intéresser aux cueilleurs de l’Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la « précarité » n’est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
Suivre les matsutakes, c’est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s’est inventé comme mode d’exploitation et dont il ravage aujourd’hui la planète.
Suivre les matsutakes, c’est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant.
 »

 

📖 Atlas de l’alimentation de Gilles FUMEY et Pierre RAFFARD

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai d’où tu es ». Tel un mantra, cette formulation maintes fois reprise et déformée rappelle que « nous sommes ce que nous mangeons » selon le mot d’Hippocrate. Mais savons-nous réellement ce que nous mangeons, et d’où vient ce qui est dans notre assiette ? Pourquoi la tomate est-elle si présente dans la cuisine italienne ? Pourquoi le piment est-il omniprésent en Asie alors qu’il est originaire d’Amérique ? Et quel sera l’avenir de nos nourritures fermentées ? Ou des produits issus de l’agriculture biologique ? Dans 30 ans, boira-t-on plus de vin, de bière ou de soda ?Voici la fabuleuse histoire des aliments, cuisines et saveurs du monde. De la domestication du maïs vers – 4 000 aux biotechnologies alimentaires du xxie siècle, de l’introduction du chocolat en Espagne lors des Grandes Découvertes aux récentes ouvertures des restaurants japonais un peu partout en Europe, des premiers caféiers originaires d’Éthiopie au xiiie siècle avant notre ère au macha japonais, des pitas grecques aux samoussas indiens, l’histoire des pratiques culinaires se fond dans celle des cultures, des échanges, des climats. Sans oublier les différents codes et manières de manger d’une extrémité à l’autre du monde. Qu’on le répète : se nourrir n’est pas qu’un impératif biologique, c’est aussi un acte hautement culturel.
Un atlas à dévorer ! 
»

 

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages à la croisée des deux thèmes 

📖 Grossophobie de Solennel Carof 

« Depuis des années, les associations et les militantes ont révélé l’ampleur des discriminations et des stigmatisations que vivent les personnes très corpulentes. Malgré ces mobilisations, les réseaux sociaux demeurent saturés d' »humour » grossophobe et la tyrannie de la minceur continue de sévir, générant de graves problèmes de santé et de nombreuses souffrances. Les études chiffrées sur la grossophobie montrent également qu’au-delà d’un certain poids les discriminations se systématisent.
Elles ont lieu au travail, chez le médecin, dans l’intimité, sur les applications de rencontre ou au sein de la famille. Au fil de son enquête, Solenne Carof dévoile les enjeux de pouvoir qui traversent la question de la corpulence. Elle signe une étude décisive pour s’armer contre une violence qui devrait être condamnée, tant socialement que juridiquement. 
»

 

📖 Histoire des peurs alimentaires de Madeleine FERRIÈRES

« Au-delà de la peur de manquer, de la famine, angoisse prégnante en Occident jusqu’à une période encore récente, il y a la crainte de manger du corrompu, du malsain, de l’immonde. En même temps que l’Occident a cherché à réduire la pénurie, il a progressivement mis sous surveillance l’ensemble de la chaîne alimentaire. Notre comportement contemporain vis-à-vis de la nourriture a onc une longue histoire que Madeleine Ferrières s’attache à reconstituer et à analyser.

Des règlements médiévaux de boucherie aux perspectives géniales de Giovanni Lancisi, médecin de la cour pontificale au début du XVIIIe siècle ; du conflit entre symbolique faste ou néfaste des aliments et médecine et hygiénisme, mais aussi, plus tard, avec la chimie et les sciences vétérinaires, à la peur des poissons, levures, plantes ou légumes importés d’autres horizons ; de la suspicion à l’endroit du cuivre ou des conserves à la mise en cause de l’air vicié des villes, l’Occident invente, avec précaution et prévention, un ordre alimentaire illustré de manière éloquente au début du XXe siècle par le Pure Food and Drug Act américain. Mais cette invention n’est pas allée sans une autre : celle du consommateur. Rassasié, revendiquant une « bonne bouffe », prudent, voire savant ou se croyant tel, il appartient à l’utopie de l’abondance et de la sécurité. »

 

📌 Questions Contemporaines – Quelques ouvrages sur le thème de la peur

📖 Le principe de précaution de François EWALD, Nicolas DE SADELEER, Christian GOLLIER

« Pratiquement inconnu jusqu’au milieu des années 90, le « principe de précaution » est devenu, avec l’affaire de la vache folle, une expression populaire. On le brandit désormais comme le talisman dont la seule invocation devrait protéger les citoyens contre tous les risques qui les menacent, et l’on invoque son application dans les domaines les plus hétérogènes (climat, couche d’ozone, OGM, santé, jusqu’aux conditions d’utilisation des armes sur les champs de bataille), au point que ce principe, apparu dans les années 70, devient synonyme de politique de sécurité. Il n’y aura bientôt plus personne qui ne se croira obligé d’agir par précaution.

Cet ouvrage se propose de clarifier ce principe en réunissant trois expertises, économique, juridique et philosophique. »

 

📖 La France a peur, Une histoire sociale de l’« insécurité » de de Laurent BONELLI

« « Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l’« insécurité » semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.

D’où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l’émergence de l’« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l’État social. C’est à partir de l’ensemble de ses dimensions qu’il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l’interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu’aux mutations profondes intervenues dans l’organisation et les missions de la police, de la justice et de l’école. 

Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d’« ordre dans la rue », c’est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d’un changement d’époque. »

 

📖 La peur du peuple de Francis DUPUIS-DÉRI

« Zapatistes, altermondialistes, Indignés, Occupy, Printemps érable et Nuit debout. Alors que ces mouvements populaires sont présentés par certains comme l’incarnation de l’idéal de la démocratie directe, d’autres n’y voient que des mobilisations certes sympathiques mais insignifiantes, quand ils ne tentent pas de les discréditer en les associant à la violence.

S’appuyant sur une très bonne connaissance de ces expériences politiques ainsi que de l’histoire des pratiques démocratiques, y compris hors de l’Occident, Francis Dupuis-Déri propose une réflexion inspirée et critique. Il présente de manière dynamique la lutte entre l’agoraphobie et l’agoraphilie politiques, soit la haine et l’amour de la démocratie directe, dévoilant les arguments et les manœuvres des deux camps. Il discute aussi du rapport délicat entre le peuple assemblé à l’agora pour délibérer (le dêmos) et celui qui descend dans la rue pour manifester, voire pour s’insurger (la plèbe). Cet ouvrage à la fois original et provocateur est d’autant plus stimulant qu’il se situe à la croisée des chemins entre la philosophie politique, l’anthropologie et la sociologie. »

 

📖 La peur de barbares de Tzvetan TODOROV

 

« Dans une réflexion qui nous fait traverser des siècles d’histoire européenne, tzvetan todorov éclaire les notions de barbarie et de civilisation, de culture et d’identité collective, pour interpréter les conflits qui opposent aujourd’hui les pays occidentaux et le reste du monde. une magistrale leçon d’histoire et de politique, et une véritable « boîte à outils » pour décrypter les enjeux de notre temps. »

 

 

 

📖 La Grande peur de 1789 de Georges LEFEBVRE

« La grande peur de 1789 est un événement étonnant. En réaction aux incertitudes de la Révolution, d’un bout à l’autre du royaume, se répand l’idée que des aristocrates arment des brigands pour ravager les récoltes et massacrer le peuple.
Aux contemporains déconcertés, elle apparut comme un mystère. Ceux qui voulurent, à toutes forces, en improviser une explication l’attribuèrent à un complot qu’ils rapportèrent, suivant leurs opinions, à l’aristocratie ou aux révolutionnaires.
Œuvre majeure de Georges Lefebvre (1874-1959), cet ouvrage se situe à la croisée de l’histoire sociale et de l’histoire des mentalités. Il constitue une étude inégalée sur le rôle et la signification des foules dans la Révolution française et dans l’Histoire. 
»

 

 

 

📖 Discours de la servitude volontaire de Etienne DE LA BOÉTIE 

 

« Publié en 1576, Le Discours de la servitude volontaire est l’oeuvre d’un jeune auteur de dix-huit ans. Ce texte (ô combien actuel !) analyse les rapports maître-esclave qui régissent le monde et reposent sur la peur, la complaisance, la flagornerie et l’humiliation de soi-même. Leçon politique mais aussi leçon éthique et morale, La Boétie nous invite à la révolte contre toute oppression, toute exploitation, toute corruption, bref contre l’armature même du pouvoir.»

 

 

 


 

Cet article a été écrit avec la collaboration de Louis ROSSIGNOL, Professeur Agrégé de Sciences Économiques et Sociales, diplômé de Sciences Po Lille et coordinateur éditorial des Questions contemporaines pour  Tremplin IEP et par Wendy FEUGNET-MARC, créatrice de contenu pédagogique et étudiante en master Dispositifs numériques éducatifs. 

 

 ➡️ Découvrez la préparation au concours commun Tremplin IEP, la seule préparation labellisée par le Réseau Scpo. 

On se retrouve très vite pour de nouveaux conseils ! Bonne lecture !

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