Sciences Po, c’est quoi ? – De l’École libre des sciences politiques aux IEP
Vous avez entendu parler de Sciences Po, mais la locution ne vous est pas familière. Discipline ? École ? Réseau ? Mais finalement Sciences Po c’est quoi exactement ? On vous explique tout !
Un peu d’histoire sur Sciences Po
Avant d’en venir aux Sciences Po, il est nécessaire de faire un petit détour historique sur la science politique en France.
L’émergence de la science politique
Trois grandes conditions ont été nécessaires à l’émergence de la science politique en France.
En premier lieu, pour que la science sociale puisse se saisir d’objets, il est nécessaire que ceux-ci aient une autonomie suffisante. Ainsi, la division entre économie et politique dans les années 1770 (Turgot), le dessaisissement progressif du politique par la religion à partir du XIIIe siècle et la distinction entre État et société civile en particulier à partir d’Hegel, participent de cette autonomisation.
Deuxièmement, la Révolution et le Premier Empire permettent l’apparition d’une administration moderne et croissante qui entraînent presque simultanément un développement du droit administratif et de la science politique.
Enfin, lorsque la Deuxième République rétablit le suffrage universel par son décret du 5 mars 1848 (pas si universel car il ne concerne que les hommes de nationalité française, âgés d’au moins 21 ans et jouissant de leurs droits politiques et civils), la participation politique s’élargit considérablement, généralisant ainsi la discussion politique.
L’École libre des sciences politiques
Dans ce contexte marqué par les changements engendrés par l’ère industrielle et par la crise politique et morale qui frappe la France au lendemain de la défaite de Sedan (1870), Émile Boutmy, écrivain et politologue préoccupé par l’ignorance des questions politiques de l’opinion publique, fonde en 1871 à Paris, L’École libre des sciences politiques. Le programme de l’école tient à l’affirmation du politique comme lieu d’un savoir positif ; on y étudie l’Histoire, le droit et diverses sciences sociales.
Rapidement, l’École se spécialise dans la préparation aux grands concours et devient un véritable vivier de recrutement pour l’administration d’État et les grandes entreprises. Dès le début du XXe siècle, l’École crée par Boutmy a le quasi-monopole de l’enseignement des sciences politiques et sociales en France.
L’institutionnalisation
En 1945, L’école libre de sciences politiques est nationalisée et devient alors l’Institut d’études politiques de l’Université de Paris. Cet événement marque la consécration de la science politique en France avec la création de la Fondation nationale des sciences politiques la même année qui reçoit l’importante mission de développer la science politique dans le pays. À ce titre, elle crée la Revue française de science politique et l’Association française de science politique. Dans ce mouvement, d’autres instituts d’études politiques (IEP) voient le jour dans plusieurs universités de province (Strasbourg) ou dans les territoires extra-nationaux (Alger).
Alors Sciences Po, c’est quoi aujourd’hui ?
Ainsi Sciences Po, diminutif de Sciences Politiques est l’abréviation utilisée aujourd’hui pour désigner les instituts d’études politiques en France. Héritiers de l’École libre de sciences politiques, les IEP sont donc de grandes écoles où sont étudiées les sciences sociales et politiques. Ils sont au nombre de 10 : Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Toulouse.
Sept d’entre eux sont organisés sous le nom du réseau Sciences Po et proposent un mode d’admission par le biais d’un unique concours commun pour les 7 IEP : Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Toulouse.
En revanche, le mode d’admission de Sciences Po Paris, Sciences Po Bordeaux et Sciences Po Grenoble qui s’organisent indépendamment, est propre à chaque établissement, le plus souvent via une première phase de sélection sur dossier suivie d’un entretien oral.
Qu’étudie-t-on à Sciences Po ?
Les études en IEP, d’une durée de cinq ans, s’articulent en deux cycles.
Tout d’abord le bachelor, un premier cycle de trois ans axé sur la pluridisciplinarité : histoire, sciences politiques, langues, droit, économie, histoire (etc.) tout en proposant dès la 3ème année, une année à l’étranger en mobilité. Puis vient le master, second cycle de deux ans qui est celui de la spécialisation. Chaque Sciences Po propose 15 à 20 masters dans des domaines variés : relations internationales, carrières publiques, communications, affaires européennes, santé/sociale, banque/finance (etc.)
Nous vous proposerons d’ailleurs très prochainement un article détaillé sur tous les masters proposés par chaque IEP.
Ainsi chaque année, plusieurs milliers d’étudiants français et étrangers tentent leur chance pour intégrer ses écoles de prestige dont la sélection est exigeante. La plupart des diplômés de Sciences Po intègrent rapidement le monde du travail et cela dans divers secteurs d’activités en fonction de la spécialisation choisie : relations internationales, secteur public, banque/finance, marketing, audit et gestion, communication, journalisme, culture etc. D’autres poursuivent leurs études pour passer les concours de la fonction publique d’État : l’IRA (Instituts régionaux d’administration), l’ENA (École nationale d’administration), l’INET (Institut national des études territoriales) ou encore hospitalière. Les diplômés de Sciences Po sont ainsi promis à de belles carrières.
Vous voilà à présent en parfaite connaissance de Sciences Po et si vous souhaitez en savoir plus sur les modalités d’admission des divers IEP et la façon dont vous pouvez intégrer l’un d’entre eux, découvrez Tremplin IEP, labellisé par le réseau Sciences Po, qui vous accompagne dans la préparation au concours commun.
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En premier lieu, pour que la science sociale puisse se saisir d’objets, il est nécessaire que ceux-ci aient une autonomie suffisante. Ainsi, la division entre économie et politique dans les années 1770 (Turgot), le dessaisissement progressif du politique par la religion à partir du XIIIe siècle et la distinction entre État et société civile en particulier à partir d’Hegel, participent de cette autonomisation.
Deuxièmement, la Révolution et le Premier Empire permettent l’apparition d’une administration moderne et croissante qui entraînent presque simultanément un développement du droit administratif et de la science politique.
Enfin, lorsque la Deuxième République rétablit le suffrage universel par son décret du 5 mars 1848 (pas si universel car il ne concerne que les hommes de nationalité française, âgés d’au moins 21 ans et jouissant de leurs droits politiques et civils), la participation politique s’élargit considérablement, généralisant ainsi la discussion politique.
L’École libre des sciences politiques
Dans ce contexte marqué par les changements engendrés par l’ère industrielle et par la crise politique et morale qui frappe la France au lendemain de la défaite de Sedan (1870), Émile Boutmy, écrivain et politologue préoccupé par l’ignorance des questions politiques de l’opinion publique, fonde en 1871 à Paris, L’École libre des sciences politiques. Le programme de l’école tient à l’affirmation du politique comme lieu d’un savoir positif ; on y étudie l’Histoire, le droit et diverses sciences sociales.
Rapidement, l’École se spécialise dans la préparation aux grands concours et devient un véritable vivier de recrutement pour l’administration d’État et les grandes entreprises. Dès le début du XXe siècle, l’École crée par Boutmy a le quasi-monopole de l’enseignement des sciences politiques et sociales en France.
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Nous vous proposerons d’ailleurs très prochainement un article détaillé sur tous les masters proposés par chaque IEP.
Ainsi chaque année, plusieurs milliers d’étudiants français et étrangers tentent leur chance pour intégrer ses écoles de prestige dont la sélection est exigeante. La plupart des diplômés de Sciences Po intègrent rapidement le monde du travail et cela dans divers secteurs d’activités en fonction de la spécialisation choisie : relations internationales, secteur public, banque/finance, marketing, audit et gestion, communication, journalisme, culture etc. D’autres poursuivent leurs études pour passer les concours de la fonction publique d’État : l’IRA (Instituts régionaux d’administration), l’ENA (École nationale d’administration), l’INET (Institut national des études territoriales) ou encore hospitalière. Les diplômés de Sciences Po sont ainsi promis à de belles carrières.
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Tremplin le MAG |
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Février 2018Lorem per hoc minui studium suum existimans Paulus, ut erat in conplicandis negotiis artifex dirus, unde ei Catenae inditum est cognomentum, vicarium ipsum eos quibus praeerat adhuc defensantem ad sortem periculorum communium traxit. |
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+ de Mags |
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Good way of describing, and fastidious piece of writing to take information about
my presentation subject matter, which i am going to deliver in school.