« Je suis heureux d’ouvrir cette année sans élections, après l’intensité de celle achevée, avec l’organisation de l’élection présidentielle jusque dans nos locaux ». 
Ce sont mes souvenirs des premiers mots d’Yves Déloye, Directeur de Sciences Po Bordeaux, lors de la première réunion de notre rentrée de primo-entrant, en septembre 2017. Le décor était planté.

En effet, les retours que j’ai eu des étudiants qui ont participé à cette campagne présidentielle étaient éloquents : du tractage jusque dans les amphithéâtres, du militantisme effréné et des échanges d’idées plus ou moins virulents… Un tableau excitant pour toutes les personnes intéressées par la politique. Car derrière la théorie politique, la pratique est tout aussi attirante.

Une vie politique animée, tout au long de l’année.

La vie politique à Sciences Po existe et elle est dense. Elle ne s’arrête pas aux années d’élections, bien heureusement. Les associations politiques permettent à certains courants politiques d’être représentés : d’« En Marche! » aux « Républicains », de « Génération.s » à « la France Insoumise » en passant par le « NPA ».  Ces derniers sont de très bon relais pour s’investir dans un parti. Ils permettent de faire vivre le débat, de rencontrer des personnalités avec lesquelles l’on a une affinité, au moins idéologique.

De la politique jusqu’au niveau le plus local : les élections étudiantes

À un niveau plus « local », la vie politique à Sciences Po s’articule aussi autour de l’élection des étudiants qui nous représentent au Conseil d’Administration, pour défendre nos intérêts et ceux de l’institution. Bien que mineure, la « campagne » pour ces élections montre bien l’ambiance générale à Sciences Po : les listes d’étudiants viennent se présenter en cours d’amphithéâtre, la propagande se fait aussi sur les réseaux sociaux,… ce qui anime la vie sur le campus. J’ai dit que la campagne était mineure, mais les effets sont importants : les anciens élus ont notamment permis la négociation d’un statut de « salarié-étudiant » avec un aménagement des horaires, une refonte de la 3ème et 4ème année, avec une bien plus grande liberté dans le choix des cours…

La politique ne se réduit pas aux associations représentantes de partis politiques.

Pour autant, il serait réducteur de parler de « la vie politique à Sciences Po » en se limitant aux partis politiques et aux syndicats étudiants. Dans les IEP, le débat est partout. Tout est politique. De nombreuses luttes pour les droits civiques et les enjeux actuels sont représentées par des associations (« Echo’Logik » pour l’environnement, « Taulérance » pour les enjeux carcéraux, « Sciences Pattes » pour la lutte des droits animaux ou encore « TCEPA? » association féministe et altermondialiste). L’expression libre des opinions au sein des IEP permet un échange constant (plus ou moins calme !) entre les étudiants sur des sujets variés, politiques au sens large du terme.

La vie politique et le débat, des atouts pour les étudiants

Même en dehors des associations et des échanges entre étudiants, j’ai eu la chance d’avoir quelques cours avec des professeurs (souvent de sociologie) qui laissaient un temps pour le débat à la fin des séances, sur des sujets d’actualité, tel le référendum catalan considéré illégal lors de ma première année. L’échange d’idées est donc constant, enrichissant et constructif (la plupart du temps). Il permet ainsi d’ouvrir son esprit et de ne plus appréhender le débat, événement constituant de nos sociétés, qu’il soit politique ou non.