Méthodologie : la problématique de la dissertation, mode d’emploi !

20 mars 2019 | Méthodologie

Aujourd’hui, on continue sur notre lancée avec un article de notre rubrique « Méthodologie » en partenariat avec

L’étape de problématisation d’un sujet de culture générale est sans doute celle qui effraie le plus les candidats lors d’une épreuve de dissertation. La principale raison est que le candidat ne comprend souvent pas ce que l’on entend par « problématique ». Gardez toujours à l’esprit que votre sujet sur le secret ou le numérique n’est pas n’importe quel sujet mais bien un sujet particulier dont il faut rendre compte précisément dans la problématique. Alors voici comment procéder au mieux lors de cette étape.

  1. Objectifs et principes d’une problématique

Définition: La problématique d’un sujet est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ.

Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés de manière efficace et donc d’éviter ainsi la simple récitation des connaissances. En d’autres termes, c’est une reformulation intelligente du libellé sous forme d’une série de question ou d’affirmations découlant de ces questions (Cf. partie 2).

Beaucoup de candidats pensent inutile de reformuler la question du sujet alors que le libellé se présente parfois déjà sous cette forme. Or, l’intérêt de formuler la problématique sur votre copie est d’aussi montrer à votre correcteur que vous avez compris quel est le problème que le sujet vous demande de traiter.

Également, pour vous, cette problématique doit permettre de vous assurer que vous avez bien compris le problème et donc d’éviter le hors sujet. Elle constitue donc une étape charnière de la recherche, entre l’analyse du sujet et la construction du plan que nous traiterons plus tard.

Prenons un exemple simple pour comprendre les principes :

Comment traiteriez-vous le sujet suivant : « Le numérique aujourd’hui » ?

Si le thème du sujet est simplement « le numérique », thème que vous connaissez par cœur, le but n’est pas de réciter toutes les fiches que vous avez faites en développant que le numérique est… ça, cela, et ceci…La problématique est à chercher dans le lien qu’entretient « le numérique » avec le présent. L’adverbe « aujourd’hui » est donc la base de votre réponse et vous impose de chercher ce qui fait problème dans le concept du « numérique » au regard de ce qu’il représente actuellement.

Votre réponse devra sans doute rappeler des grandes dates, de grandes lois dont le correcteur aura besoin pour appréhender la nature de la problématique actuelle que pose le concept du « numérique ». Mais votre copie deviendrait vite un développement fastidieux si elle ne s’attachait qu’à décrire ou raconter l’histoire du numérique depuis 1980 par exemple…Donc, pour donner du sens à votre problématique, il convient d’envisager des angles d’attaque à la question… : politique, libertés, transformation etc.…

D’où les questions à se poser si nous approchons par l’axe « politique » par exemple:

Quelle sont aujourd’hui les politiques, liées au numérique, de nos gouvernants ?

Veulent-ils le développer, le restreindre, l’encadrer, le démocratiser ? Et si oui comment ?

En quoi le numérique joue-t-il un rôle important et positif/ou négatif dans la vie des français ?

Quelles appréciations les français portent-ils sur lui ?

En mesurent-ils bien les effets et les enjeux ?

Ainsi posé, le problème devient intéressant car on se rend compte que finalement le numérique pose aujourd’hui problème aussi bien pour nos dirigeants que pour les citoyens…Ce qui, en 1980, apparu généralement comme un immense progrès peut paradoxalement apparaitre aujourd’hui comme source de graves difficultés…à vous d’argumenter et de montrer comment !

La problématique met donc en avant les enjeux d’un sujet. Pour trouver une problématique, il faut analyser le sujet en détail que nous avions déjà développé :

  • 1. Définir les termes : Le sujet change-t-il si on omet un mot ? Dans quel sens ?

Le sujet « le numérique aujourd’hui » est un sujet différent de « Le numérique ».

  • 2. Peut-on trouver des liens logiques entre les termes ? (causalité́, opposition…) Cela a également déjà été traité dans un précédent article.
  • 3. Trouver des concepts associés : Croiser les mots associés (juxtaposition) ; mise en relation par des opérateurs logiques : « ou » (alternative), « car » (causalité), « donc » (conséquence), « mais » (opposition), égal (identité).

La première tentative de problématisation doit arriver au terme de l’analyse du sujet dont elle est la suite logique. Dès cette étape terminée, vous devez être en mesure de proposer une première ébauche de problématisation.

Sachez que rien n’est, au départ, définitif dans le processus de recherche car bien au contraire, il est souvent bienvenu et surtout nécessaire de la retravailler à plusieurs reprises avant de trouver sa forme définitive. C’est ce que nous vous avons montré dans l’exemple précédent.

  1. Quelle démarche suivre ?

Il s’agit du point clé de notre démarche, si cette étape est réussie alors la problématique est percutante…

Une problématique doit satisfaire à deux exigences : d’une part, être suffisamment générale pour que vous soyez sûrs que vous avez bien englobé l’ensemble du problème. D’autre part, elle doit être suffisamment précise pour éviter le hors-sujet.

Les questions qui constituent une reformulation intelligente du sujet doivent être :

  • de telle sorte que toutes les potentialités du sujet soient prises en compte ;
  • de telle sorte de ce qui n’est que le thème soit devenu problème ;
  • de telle sorte qu’on ait désormais affaire à une succession de questions dont l’enchainement et la logique imposeront le plan plus tard.

Dans quel esprit chercher alors ces questions ?

  1. Je délimite le thème en extrayant plusieurs angles

Exemple de thème : « La dépendance numérique »

Thèmes extraits : les nouvelles technologies, l’hyperconnexion, société ultra-connectée, internet et réseaux sociaux, addiction comportementale, vertus thérapeutiques, éthique et réalité virtuelle.

Si votre sujet se rapporte à l’individu et à son comportement au sein de la société (Le numérique impose-t-il aux individus de se conformer à de nouvelles règles ?), vous pourrez choisir de traiter le sujet sous les angles : humain, familial, professionnel, relationnel, affectif.

Rappelez-vous notre article précédent. Pour répondre à ces problématiques, on parle alors de DOMAINES. En règle générale, 2 à 3 domaines ou angles, suffisent à rendre une problématique correcte et surtout complète. Lorsque vous vous retrouvez ainsi en présence de plusieurs questions qui constituent des pistes pour la problématisation, efforcez-vous de toujours choisir celle qui est la plus générale et qui englobe l’autre.

2. Je choisis un angle ou deux et pose des questions au regard de ces angles

Pour comprendre un problème, il faut comprendre ce qui rend difficile de répondre à la question qui vous est posée, c’est-à-dire, concrètement, quelles sont les différentes réponses possibles et plausibles. Comment ?

Comme nous l’avons déjà vu, l’analyse du sujet permet précisément de faire apparaître les tensions qui peuvent exister entre les différents mots du sujet ou entre les différents sens d’un même mot. Vous devez donc déjà entrevoir les différentes réponses qui sont susceptibles d’être apportées au sujet, en fonction du sens donné aux concepts en présence.

Exemple. « Le secret est-il un acteur dans le monde économique ? ». Ce genre du sujet qui appelle une réponse « oui » ou « non » est en apparence le plus simple à problématiser. On sait qu’il y a au moins deux réponses possibles : oui ou non. Or s’il y a ici un problème, c’est qu’a priori, il n’est pas possible de choisir uniquement entre les deux options qui s’offrent à nous. Donc il faut comprendre quelles raisons il peut y avoir de répondre positivement ou négativement et forcément nuancer sa réponse.

3.J’extrais des thèmes ou concepts du sujet une problématique qui fait naître une réflexion et demande une enquête

Cette approche est utile lorsque le sujet se présente sous forme de couple. Le duo de thèmes présente une difficulté particulière pour la problématisation car il peut sembler difficile de trouver une problématique originale. Quand les deux expressions s’opposent, cela nous fournit une facilité aussi bien qu’une difficulté à surmonter, car il faut éviter les raccourcis trop attendus entre opposition et complémentarité des deux thèmes.

Exemple : « Société numérique et démocratie. »

Ce sujet est d’une nature un peu différente car il n’y a pas a priori d’opposition entre les deux. Il présente aussi la difficulté particulière que le candidat aura plus d’éléments sur le numérique (thème du programme) que sur la démocratie. Enfin, le lien entre les deux ne paraît pas nécessairement évident au premier abord.

Il faudra donc d’abord analyser les deux notions pour en faire apparaître les liens.

Si l’on part de la démocratie, on voit que ses principes de libertés, de comportement, de vérité d’informations semblent menacées par le pouvoir du numérique qui détruit les frontières du privé et des habitudes. Qu’il s’agisse du suffrage censitaire, des lobbies, de la corruption, du poids des marchés sur les gouvernements et les institutions politiques, ou simplement des inégalités sociales, le numérique apparaît comme une puissance nuisible qui met en danger les deux éléments constitutifs de la démocratie : l’égalité et la recherche de l’intérêt général et des libertés. Il y a donc une opposition entre société numérique et démocratie.

Mais, dans le même temps, la démocratie ne peut totalement se désintéresser du numérique et en tire même les bienfaits : l’accès à l’information ou les libertés d’expression par exemple. Les bases d’une démocratie sérieuse et solide ne sont elles pas liées à une assurance des libertés ? N’est-ce pas principalement quand les libertés sont en crise que la démocratie entre en crise ? On voit que la démocratie doit se méfier du numérique tout autant qu’elle en a besoin. On devra donc se demander ce que la démocratie doit faire du numérique : doit-elle s’en détourner comme d’une menace ou l’asservir comme l’outil de réussite ou de développement ?

L’important pour ce genre de sujet est de chercher, par l’analyse des notions, le lien qui peut exister entre les notions pour faire apparaître une tension, un problème.

Voilà, j’espère vous avoir convaincu de l’utilité de procéder par une telle démarche afin de rendre votre problématique percutante.

Entrainez-vous à trouver des problématiques sur des textes, articles de questions du quotidien, d’actualité, des deux thèmes de votre concours et prenez le temps de construire, même rapidement, les séries de questions afin de travailler cette démarche intellectuelle efficace. Vous verrez qu’à terme, vous serez capable de problématiser sur tout, même sans grande connaissance de certains thèmes.

 

Cet article est publié dans le cadre d’un partenariat avec Madissertation.fr

#Dissertation#méthodologie#Problématique#questions contemporaines#Sciences Po

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Février 2018

Lorem per hoc minui studium suum existimans Paulus, ut erat in conplicandis negotiis artifex dirus, unde ei Catenae inditum est cognomentum, vicarium ipsum eos quibus praeerat adhuc defensantem ad sortem periculorum communium traxit.

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L’étape de problématisation d’un sujet de culture générale est sans doute celle qui effraie le plus les candidats lors d’une épreuve de dissertation…La principale raison est que le candidat ne comprend souvent pas ce que l’on entend par « problématique »… Gardez toujours à l’esprit que votre sujet sur le secret ou le numérique n’est pas n’importe quel sujet mais bien un sujet particulier dont il faut rendre compte précisément dans la problématique…Alors voici comment procéder au mieux lors de cette étape.

  1. Objectifs et principes d’une problématique

Définition: La problématique d’un sujet est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ.

Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés de manière efficace et donc d’éviter ainsi la simple récitation des connaissances…En d’autres termes, c’est une reformulation intelligente du libellé sous forme d’une série de question ou d’affirmations découlant de ces questions (Cf. partie 2).

Beaucoup de candidats pensent inutile de reformuler la question du sujet alors que le libellé se présente parfois déjà sous cette forme. Or, l’intérêt de formuler la problématique sur votre copie est d’aussi montrer à votre correcteur que vous avez compris quel est le problème que le sujet vous demande de traiter.

Également, pour vous, cette problématique doit permettre de vous assurer que vous avez bien compris le problème et donc d’éviter le hors sujet. Elle constitue donc une étape charnière de la recherche, entre l’analyse du sujet et la construction du plan que nous traiterons plus tard.

Prenons un exemple simple pour comprendre les principes :

Comment traiteriez-vous le sujet suivant : « Le numérique aujourd’hui » ?

Si le thème du sujet est simplement « le numérique », thème que vous connaissez par cœur, le but n’est pas de réciter toutes les fiches que vous avez faites en développant que le numérique est… ça, cela, et ceci…La problématique est à chercher dans le lien qu’entretient « le numérique » avec le présent. L’adverbe « aujourd’hui » est donc la base de votre réponse et vous impose de chercher ce qui fait problème dans le concept du « numérique » au regard de ce qu’il représente actuellement.

Votre réponse devra sans doute rappeler des grandes dates, de grandes lois dont le correcteur aura besoin pour appréhender la nature de la problématique actuelle que pose le concept du « numérique ». Mais votre copie deviendrait vite un développement fastidieux si elle ne s’attachait qu’à décrire ou raconter l’histoire du numérique depuis 1980 par exemple…Donc, pour donner du sens à votre problématique, il convient d’envisager des angles d’attaque à la question… : politique, libertés, transformation etc.…

D’où les questions à se poser si nous approchons par l’axe « politique » par exemple:

Quelle sont aujourd’hui les politiques, liées au numérique, de nos gouvernants ?

Veulent-ils le développer, le restreindre, l’encadrer, le démocratiser ? Et si oui comment ?

En quoi le numérique joue-t-il un rôle important et positif/ou négatif dans la vie des français ?

Quelles appréciations les français portent-ils sur lui ?

En mesurent-ils bien les effets et les enjeux ?

Ainsi posé, le problème devient intéressant car on se rend compte que finalement le numérique pose aujourd’hui problème aussi bien pour nos dirigeants que pour les citoyens…Ce qui, en 1980, apparu généralement comme un immense progrès peut paradoxalement apparaitre aujourd’hui comme source de graves difficultés…à vous d’argumenter et de montrer comment !

La problématique met donc en avant les enjeux d’un sujet. Pour trouver une problématique, il faut analyser le sujet en détail que nous avions déjà développé…:

  • 1. Définir les termes : Le sujet change-t-il si on omet un mot ? Dans quel sens ?

Le sujet « le numérique aujourd’hui » est un sujet différent de « Le numérique ».

  • 2. Peut-on trouver des liens logiques entre les termes ? (causalité́, opposition…) Cela a également déjà été traité dans un précédent article…
  • 3. Trouver des concepts associés : Croiser les mots associés (juxtaposition) ; mise en relation par des opérateurs logiques : « ou » (alternative), « car » (causalité), « donc » (conséquence), « mais » (opposition), égal (identité).

La première tentative de problématisation doit arriver au terme de l’analyse du sujet dont elle est la suite logique. Dès cette étape terminée, vous devez être en mesure de proposer une première ébauche de problématisation.

Sachez que rien n’est, au départ, définitif dans le processus de recherche car bien au contraire, il est souvent bienvenu et surtout nécessaire de la retravailler à plusieurs reprises avant de trouver sa forme définitive. C’est ce que nous vous avons montré dans l’exemple précédent.

  1. Quelle démarche suivre ?

Il s’agit du point clé de notre démarche, si cette étape est réussie alors la problématique est percutante…

Une problématique doit satisfaire à deux exigences : d’une part, être suffisamment générale pour que vous soyez sûrs que vous avez bien englobé l’ensemble du problème. D’autre part, elle doit être suffisamment précise pour éviter le hors-sujet.

Les questions qui constituent une reformulation intelligente du sujet doivent être :

  • – de telle sorte que toutes les potentialités du sujet soient prises en compte ;
  • – de telle sorte de ce qui n’est que le thème soit devenu problème ;
  • – de telle sorte qu’on ait désormais affaire à une succession de questions dont l’enchainement et la logique imposeront le plan plus tard…

Dans quel esprit chercher alors ces questions… ?

  1. Je délimite le thème en extrayant plusieurs angles

Exemple de thème : « La dépendance numérique »

Thèmes extraits : les nouvelles technologies, l’hyperconnexion, société ultra-connectée, internet et réseaux sociaux, addiction comportementale, vertus thérapeutiques, éthique et réalité virtuelle…

Si votre sujet se rapporte à l’individu et à son comportement au sein de la société (Le numérique impose-t-il aux individus de se conformer à de nouvelles règles ?), vous pourrez choisir de traiter le sujet sous les angles : Humain, familial, professionnel, relationnel, affectif…

Rappelez-vous notre article précédent…pour répondre à ces problématiques, on parle alors de DOMAINES. En règle générale, 2 à 3 domaines ou angles, suffisent à rendre une problématique correcte et surtout complète. Lorsque vous vous retrouvez ainsi en présence de plusieurs questions qui constituent des pistes pour la problématisation, efforcez-vous de toujours choisir celle qui est la plus générale et qui englobe l’autre…

2. Je choisis un angle ou deux et pose des questions au regard de ces angles

Pour comprendre un problème, il faut comprendre ce qui rend difficile de répondre à la question qui vous est posée, c’est-à-dire, concrètement, quelles sont les différentes réponses possibles et plausibles. Comment ?

Comme nous l’avons déjà vu, l’analyse du sujet permet précisément de faire apparaître les tensions qui peuvent exister entre les différents mots du sujet ou entre les différents sens d’un même mot. Vous devez donc déjà entrevoir les différentes réponses qui sont susceptibles d’être apportées au sujet, en fonction du sens donné aux concepts en présence.

Exemple. « Le secret est-il un acteur dans le monde économique ? ». Ce genre du sujet qui appelle une réponse « oui » ou « non » est en apparence le plus simple à problématiser. On sait qu’il y a au moins deux réponses possibles : oui ou non. Or s’il y a ici un problème, c’est qu’a priori, il n’est pas possible de choisir uniquement entre les deux options qui s’offrent à nous. Donc il faut comprendre quelles raisons il peut y avoir de répondre positivement ou négativement et forcément nuancer sa réponse…

3.J’extrais des thèmes ou concepts du sujet une problématique qui fait naître une réflexion et demande une enquête

Cette approche est utile lorsque le sujet se présente sous forme de couple. Le duo de thèmes présente une difficulté particulière pour la problématisation car il peut sembler difficile de trouver une problématique originale. Quand les deux expressions s’opposent, cela nous fournit une facilité aussi bien qu’une difficulté à surmonter, car il faut éviter les raccourcis trop attendus entre opposition et complémentarité des deux thèmes.

Exemple. « Société numérique et démocratie. »

Ce sujet est d’une nature un peu différente car il n’y a pas a priori d’opposition entre les deux. Il présente aussi la difficulté particulière que le candidat aura plus d’éléments sur le numérique (thème du programme) que sur la démocratie. Enfin, le lien entre les deux ne paraît pas nécessairement évident au premier abord.

Il faudra donc d’abord analyser les deux notions pour en faire apparaître les liens.

Si l’on part de la démocratie, on voit que ses principes de libertés, de comportement, de vérité d’informations semblent menacées par le pouvoir du numérique qui détruit les frontières du privé et des habitudes. Qu’il s’agisse du suffrage censitaire, des lobbies, de la corruption, du poids des marchés sur les gouvernements et les institutions politiques, ou simplement des inégalités sociales, le numérique apparaît comme une puissance nuisible qui met en danger les deux éléments constitutifs de la démocratie : l’égalité et la recherche de l’intérêt général et des libertés. Il y a donc une opposition entre société numérique et démocratie.

Mais, dans le même temps, la démocratie ne peut totalement se désintéresser du numérique et en tire même les bienfaits : l’accès à l’information ou les libertés d’expression par exemple. Les bases d’une démocratie sérieuse et solide ne sont elles pas liées à une assurance des libertés ? N’est-ce pas principalement quand les libertés sont en crise que la démocratie entre en crise ? On voit que la démocratie doit se méfier du numérique tout autant qu’elle en a besoin. On devra donc se demander ce que la démocratie doit faire du numérique : doit-elle s’en détourner comme d’une menace ou l’asservir comme l’outil de réussite ou de développement ?

L’important pour ce genre de sujet est de chercher, par l’analyse des notions, le lien qui peut exister entre les notions pour faire apparaître une tension, un problème

Voilà, j’espère vous avoir convaincu de l’utilité de procéder par une telle démarche afin de rendre votre problématique percutante.

Entrainez-vous à trouver des problématiques sur des textes, articles de questions du quotidien, d’actualité, des deux thèmes de votre concours et prenez le temps de construire, même rapidement, les séries de questions afin de travailler cette démarche intellectuelle efficace. Vous verrez qu’à terme, vous serez capable de problématiser sur tout, même sans grande connaissance de certains thèmes…

 

Cet article est publié dans le cadre d’un partenariat avec Madissertation.fr

#Dissertation#méthodologie#Problématique#questions contemporaines#Sciences Po

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Tremplin le MAG

Février 2018

Lorem per hoc minui studium suum existimans Paulus, ut erat in conplicandis negotiis artifex dirus, unde ei Catenae inditum est cognomentum, vicarium ipsum eos quibus praeerat adhuc defensantem ad sortem periculorum communium traxit.

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